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VIE D'EUGENIE JOUBERT
proclamée bienheureuse par le pape Jean Paul II

A la rencontre du Christ sur les pas d'Eugénie
" Je vous en supplie, ma bonne Mère, malgré mes infidélités, de vouloir bien m'aider à entrer dans l'intimité, dans le secret de la Très Sainte Trinité. O beata Trinitas ! "

Tels sont les sentiments que Soeur Eugénie éprouve à la veille de sa mort et qu'elle confie à sa supérieure dans une de ses dernières lettres. Quelques mois plus tard, le désir de la jeune religieuse de la Sainte Famille du Sacré Coeur est exaucé. Celle-ci prend son envol pour le foyer d'amour de la Très Sainte Trinité. Nous sommes le 2 juillet 1904.
Monseigneur Brincard dit : " Sœur Eugénie Joubert est un modèle d'union à Dieu dans les petites choses. Elle nous apprend à vivre la sainteté au quotidien, en nous rappelant que telle est notre vocation.
Père Laurent Monnier


Sa vie toute simple :
Elle est de chez nous. Le 20 novembre 1994, le Pape Jean-Paul II l'a déclarée " bienheureuse " après une enquête qui avait commencé en 1938 à la demande de l'évêque de Liège. Il était normal qu'elle ait une chapelle à son nom où nous pourrons venir lui demander son aide pour devenir comme elle : enfants de Dieu Notre Père.

Eugénie est née à Yssingeaux le 11 février 1876. Elle était de la génération des grands-parents de tous ceux d'entre nous qui ont franchi le cap des 60 ans. Le Pape vient d'engager son autorité en déclarant qu'elle partage aujourd'hui la vie de Dieu. Il faut que dans notre église, un signe nous le rappelle. Réjouissons-nous et écoutons pour savoir comment devenir des saints :
Elle était la quatrième d'une famille de huit enfants : Ernest, Marie, Laurent, Eugénie, Wilfrid, Gabriel, Edouard, Antonia. Son père, Pierre, exploitait des bois dans la forêt du Meygal. Ce qui est devenu récemment l'auberge de Marliou était sa demeure. Il préférait vivre à distance car il supportait mal sa femme qui habitait leur maison d'Yssingeaux, face au " Garde-temps ", à l'angle de ce qui s'appelle aujourd'hui le boulevard Saint Pierre et la place de la Victoire. Cette femme, Marie-Antonia, était sévère, autoritaire, exigeante pour ses enfants auxquels elle prodiguait peu d'affection. Elle les voulait bien élevés, assidus aux exercices religieux, dont elle a dégoûté certains, pour qu'on puisse dire d'elle : " Voyez comme elle élève bien ses enfants ". Gabriel, Antonia, ont plus tard pris leur distance et leur revanche à l'égard de cette éducation qui n'avait d'autre raison que la renommée de leur mère. Eugénie a su non seulement accepter, mais rester joyeuse et équilibrée. Elle prodigue aux autres ce qu'elle n'a pas reçu : attention et amitié.

C'est en août 1896, âgée de 20 ans, qu'elle prend l'habit des religieuses de " La Sainte Famille du Sacré Cœur " que l'évêque du Puy, Mgr Petit, avait fondée en 1888. Elle y rejoint sa soeur Marie à laquelle elle est très liée. Elle avait le choix. Elle aurait pu être épouse et mère de famille. Elle y avait pensé. Mais elle prend le parti de Marie car elle perçoit que toute vie comme tout amour vient du Père et que beaucoup d'enfants manquent d'amour. Après ses vœux le 8 septembre 1897, elle est envoyée à Aubervilliers, banlieue ouvrière de Paris, pour y faire le catéchisme aux enfants. " J'éprouve un brûlant désir d'évangéliser ceux dont personne ne s'occupe pour les donner au Dieu de bonté ". Elle se donne à cette tâche d'éducation de tout son coeur : " Lorsqu'un enfant est plus turbulent que les autres et provoque en moi l'impatience, je pense à la douceur et à la patience de Jésus envers moi malgré mes infidélités. " En un temps où l'efficacité prend la première place, elle choisit la fécondité qui, d'instinct, lui paraît essentielle.

En mai 1902, ses poumons sont atteints par la tuberculose. A Liège où elle est soignée dans une maison de sa congrégation, elle supporte sa maladie dans la paix : " Je ne fais rien, mais c'est plus simple : je fais la volonté du bon Dieu, c'est ce qu'il y a de meilleur ". Dans la souffrance, elle se donne à son Père. Lui et Lui seul sait où elle doit être. Elle lui fait totalement confiance puisque c'est son Père. Elle naît à la vie de Dieu le 2 juillet 1904. Du ciel, elle fera signe : le 1er octobre 1928, Emile Legay atteint d'un cancer des bronches implore son aide. Au grand étonnement des médecins, il guérit.
Elle a été béatifiée le 20 novembre 1994. Notre évêque a consacré le 26 novembre 2000 le nouvel autel de la chapelle de semaine pour laquelle Dominique Kaeppelin a aussi sculpté une statue d'Eugénie et un ambon évoquant sa mission de catéchiste. Voilà, elle sera là par ces signes pour nous rappeler son secret :

" Celui qui est le plus petit parmi vous, c'est celui-là qui est grand " (Luc 9/47).
Abbé Charles BONGIRAUD, curé d'Yssingeaux.

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