Fondation de la paroisse de Recharinges La fondation de la paroisse a été un moment d'autant plus important que ce fut l'aboutissement de nombreux sacrifices et de nombreuses démarches de la part des catholiques de Recharinges et des environs. Leur désir était si grand qu'ils n'hésitèrent pas à entreprendre eux-mêmes la construction d'une église. Au moment de la guerre de 1870, le sanctuaire de la prière était édifié au centre du bourg de Recharinges. Dès que la paix fut rendue au pays, les habitants de ce village et des environs s'employèrent à obtenir que leur église devienne paroissiale.

Ils firent d'abord connaître leur désir à l'évêque du Puy, Mgr Lebreton, puis au ministère des cultes. Il fallait alors le concours du pouvoir civil et du pouvoir religieux pour la fondation d'une paroisse. Ainsi l'exigeait le régime concordataire. La requête des futurs paroissiens de Recharinges, fut transmise au ministère des cultes par les soins de M. Vinay, député de la Haute-Loire, le 20 décembre 1871. Bien qu'elle fût appuyée par l'évêque du Puy, elle resta sans réponse. Quatre ans plus tard, au début de 1876, les futurs paroissiens de Recharinges s'adressèrent au Sous Préfet d'Yssingeaux, le priant d'intervenir auprès de qui de droit pour hâter l'érection de leur paroisse. Ils lui exposèrent leurs besoins et leur dirent les sacrifices qu'ils s'étaient imposés pour édifier l'église et le presbytère dont ils firent une description sommaire. L'église mesurait 22 mètres de long sur 8,3 mètres de large et possédait son maître-autel de marbre. Pour donner suite à cette requête, M. le Sous-Préfet se fit envoyer par le maire d'Araules, la liste des villages devant faire partie de la nouvelle paroisse. Il fit dresser, par un ingénieur d'Yssingeaux, le tableau des distances de ces villages tant par rapport à Araules qu'à Recharinges.

Le projet de fondation de la nouvelle paroisse est approuvé le 23 mars de la même année, par le Conseil de Fabrique d'Araules et le 17 avril suivant par le Conseil Municipal. En juin, M. de Choumouroux, au nom du Sous Préfet, écrit au Préfet de la Haute-Loire en faveur de l'établissement de la nouvelle paroisse. Le 7 juillet l'évêque déclare qu'il est grand temps de donner satisfaction à la juste demande des habitants de Recharinges. Le lendemain, le 8 juillet 1876, il donne officiellement son avis favorable. Cette déclaration dut, semble-t-il, inspirer confiance aux habitants de Recharinges et leur permettre de voir, à bref délai, leurs voeux réalisés. Hélas, l'année 1876 s'acheva sans que le ministre des cultes eût pris la moindre décision dans cette affaire.

Le 9 janvier 1877, nouvelle intervention de l'évêque du Puy, auprès du Ministère des cultes. A son tour, M. F. Malart intervient par une lettre du 17 février adressée au Directeur Ministère.Il lui rappelait dans cette lettre le désir depuis longtemps exprimé par les habitants de Recharinges, leurs dépenses, leurs démarches, les interventions réitérées de l'Evêque du Puy pour attirer l'attention du Ministre sur ce situation.

Pour rendre sa décision, il manquait au Ministère une déclaration préfectorale. Celle-ci fut enfin délivrée le 3 mars mais parvint au Ministère en bonne et due forme que le 19 mars. Une décision prompte et favorable était attendue, mais en vain. Trois mois après, sur la demande de l'évêque du Puy, M. Malartre revint à la charge. Sa lettre datée du 2 juin 1877 adressée de Versailles au Ministère des Cultes était encore plus énergique que la première. Aussi, cette seconde intervention de sa part eût-elle son plein succès. Le 21 juin 1877 exactement, neuf jours après, Mac-Mahon, président de République signa le décret érigeant en paroisse au regard de la loi civile, la section de Recharinges.

Il ne manquait plus que le décret épiscopal érigeant la paroisse au regard de la loi ecclésiastique. L'évêque du Mgr Lebreton, le promulga le 1er août 1877.