Beaucoup de Laptois connaissent le pont de
" la Sainte " et son oratoire où l'on se rendait
à pied, en pèlerinage, mais peu savent qu'aux limites
de la commune avec celle de Tence, près du moulin de Brossettes,
se trouvent la croix et le sarcophage de sainte Marguerite, toujours
rempli d'eau. La légende raconte qu'on y venait baigner les
jeunes enfants, afin de les garder en bonne santé. Jean-Paul
Liogier, de Raucoules, que nous remercions, nous présente l'histoire
de Sainte Marguerite de La Séauve.
Qui était Sainte Marguerite de La
Séauve ?
Les historiens s'accordent pour dire qu'elle
s'appelait Marguerite Langlois. Etait-elle d'origine anglaise ou française
?... on ne sait. Elle naquit dans la seconde moitié du XIIe
siècle et vécut jusqu'à un âge avancé.
Nous savons qu'elle remplissait la fonction de sacristaine, charge
importante, dans le couvent de La Séauve. Sa réputation
de sainteté était telle, de son vivant, qu'elle reçut
la visite de l'archevêque de Lyon et de l'évêque
du Puy. D'après la tradition, elle fut atteinte d'une grave
maladie. Couverte de plaies purulentes, elle dut quitter l'abbaye
où sa présence apparaissait comme un danger pour la
communauté. Tandis qu'elle gravissait péniblement la
colline voisine, survint un terrible orage.
Miraculeusement enveloppée de lumière, Marguerite
arriva à une source et fut soudain guérie.
La ferveur populaire en fit une sainte. Elle
ne serait retournée à l'abbaye qu'un an plus tard. Durant
cette période, elle aurait travaillé chez les paysans,
apportant la prospérité dans les fermes et guérissant
les malades. Ce séjour, hors du cloître, explique peut-être
le culte que l'on a encore pour elle dans toute la région.
Marguerite fut à nouveau admise dans la communauté où
elle donna, jusqu'à sa mort, l'exemple des plus hautes vertus.
Son corps a reposé jusqu'aux destructions
révolutionnaires, dans un tombeau de marbre, à droite
du maître-autel, dans l'abbatiale qui a été détruite
à la fin du XVIle siècle. Actuellement, une chapelle,
derrière l'abbaye de La Séauve-sur-Semène, et,
un peu plus haut, dans le vallon, deux petits édifices, sur
l'emplacement de l'ancienne et nouvelle source, perpétuent,
à La Séauve, le souvenir de sainte Marguerite. On trouve
aussi, en plusieurs endroits, des traces de la dévotion populaire
à son égard :
un oratoire au Pont de l'Enceinte, des tableaux
dans l'église de Saint-Maurice-de-Lignon et bien sûr,
une croix et un sarcophage à
Chasse, Tence, près du moulin
de Brossettes, sarcophage toujours rempli d'eau.
Autrefois, une chapelle, au château de La Brosse, lui était
dédiée, mais elle fut détruite. Bien que des
démarches aient été entreprises en 1626, 1857
et 1870, Marguerite Langlois n'est ni sainte, ni bienheureuse. Faute
de documentations suffisamment étayées, celles-ci échouèrent,
mais la réponse de Rome ne fut jamais une fin de non-recevoir."
Jean-Paul Liogier nous signale que les personnes souhaitant se rendre
au sarcophage et à la croix de Sainte Marguerite le peuvent,
à partir du hors circuit peint en bleu, PR 99, dit du Sauze,
par le village de Brossettes.