Les assemblées

Dans les villages de la commune où il n'y avait ni chapelle, ni église, la plus grande partie du rez-de-chaussée de la maison de la " Béate " ou assemblée était réservée à l'enseignement et le soir aux réunions et veillées. La bâtisse, construite par les habitants, était surmontée d'une cloche pour l'appel aux prières collectives quotidiennes et surtout celles très suivies du mois de Marie.

Les " béates " appartenaient à une congrégation crée par Anne Marie Martel en 1664. Ses membres ne prononçaient pas de voeux et leur but initialement prévu était de porter l'instruction dans les campagnes. Leur rôle se borna, dans beaucoup de villages à l'enseignement du catéchisme et de la dentelle. Mais aussi, elles veillaient les morts, procédaient aux toilettes mortuaires ... aidaient les enfants à venir au monde ... soignaient les blessures ... Quand elles disparurent, aucune structure ne les a remplacées.

A Beaux en 1882, le conseil municipal refusa la proposition préfectorale de transformer les locaux des "assemblées " en écoles en indiquant qu'elles seraient insuffisantes et n'appartenant pas à la commune. D'autre part, dirent ils, elles étaient, pour le moins utiles aux gens pauvres pour se chauffer aux soirées d'hiver. Il est bien sûr pas nécessaire de préciser qu'au début du siècle, les béates furent victimes des persécutions de laïques bornés. Dans notre commune, cela se passa sans incident ! A l'époque de Jules Ferry, on fut toutefois heureux de titulariser comme institutrices laïques, celles qui avait le niveau requis et qui acceptèrent de passer l'examen d'intégration. Il n'y en eu pas à Beaux qui avait depuis longtemps déjà ses écoles.

Les habitants de Malataverne,Arzilhac, Le Champ, Courenc et Ranche entretiennent toujours aujourd'hui ces bâtiments. Une béate centenaire vit encore, à Yssingeaux. C'est sans doute la dernière au monde !

 

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